Sept mois avant l’élection présidentielle, la filière solaire photovoltaïque réunit jeudi à Paris ses premiers états généraux, bien décidée à faire entendre sa voix après la décision du gouvernement, au début de l’année, de réduire les aides publiques.
« Nous attendons en tout cas que chaque candidat prenne position sur le développement de notre filière. Il y a suffisamment d’experts sur ce sujet au sein des différentes forces politiques pour que leur discours soit lisible », résume sans ambages Daniel Bour, le président de Générale du solaire – entreprise spécialisée dans les installations photovoltaïques destinées aux professionnels-, par ailleurs à la tête du think-tank France territoire solaire. « Aujourd’hui, le contexte post-Fukushima fait que le solaire se présente souvent comme un débat indirect du nucléaire. Mais c’est un débat à lui tout seul! »
Les représentants du secteur feront ce matin une proposition de poids : ils souhaitent réviser l’objectif (inscrit dans la programmation pluriannuelle des investissements définie par les pouvoirs publics) de 5,4 gigawatts (GW) de puissance installée en 2020. Et le faire passer à 20 GW, soit un quasi-quadruplement des ambitions initiales. Pour appuyer cet effort, les acteurs réclament « un cadre réglementaire stable, sur lequel l’État s’engage fermement et qui intègre à la fois des mesures de soutien à la demande mais aussi à l’offre ». Ils mettent en avant les effets sur l’emploi de ces mesures, avec la création de 100.000 postes d’ici à 2020, dont 12.000 emplois industriels.